SEMENCES Mauvais temps pour la productivité
Depuis vingt ans, les rendements en céréales et maïs ont tendance à stagner. Selon Arvalis-Institut du végétal, le grand responsable en est le climat.
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Même si 2009 est un bon cru pour les céréales à paille, la tendance depuis les années 1990 est à un plafonnement des rendements. Les spécialistes d'Arvalis-Institut du végétal qui ont fait le point sur ce phénomène au cours des Culturales de juin dernier, pointent du doigt le climat.
Blé, le progrès génétique se poursuit
« L'étude des différents réseaux d'essais montre que le progrès génétique se poursuit à hauteur de 0,9 q/ha/an en parcelles traitées et 1,3 q/ha/an en non traitées », souligne Philippe Gate, directeur scientifique d'Arvalis. Il a scrupuleusement analysé depuis 1950 chaque facteur de production et s'est rendu compte que depuis les années 1990-1995, la sécheresse et les températures excessives avaient une action défavorable sur la productivité du blé. « Elles expliquent entre 60 et 65 % de la stagnation des rendements, indique-t-il. Le reste des 10 à 14 q/ha qui manquent à l'appel aujourd'hui, vient de la baisse de la consommation d'azote et de fongicides, ainsi que de l'effet précédent avec la diminution significative des surfaces de protéagineux. »
Maïs, des gagnants et des perdants
En maïs, le constat est différent. « On ne peut pas parler de stagnation des rendements, mais plutôt de fléchissement de la pente, car le rendement moyen national continue à augmenter, explique Josiane Lorgeou, responsable du pôle variétés et écophysiologie à Arvalis. Il a progressé en moyenne de 1,4 q/ha/an de 1950 à 2007, mais de 1,2 q/ha/an de 1990 à 2007. » Pour elle, les effets du climat sont largement perceptibles en maïs. Entre la fin des années 1960 et aujourd'hui, les agriculteurs ont gagné entre 15 et 20 jours dans la date de semis de leurs maïs. Les sommes de températures ont aussi augmenté.
Résultat, les agriculteurs ont pu gagner deux groupes de précocité dans le choix de leurs variétés et accroître le potentiel de leurs maïs, en plus du progrès génétique. Mais l'impact du climat est différent selon les régions, si la moitié nord ou l'Alsace ont largement profité de l'évolution climatique, dans le sud-ouest, des sécheresses plus sévères associées à des températures supérieures à 35 °C plus fréquentes, ont eu tendance à freiner cette progression.
Blandine Cailliez
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